mardi 1 juin 2010

NOUVELLE ADRESSE BLOG

Continuez de suivre mes Découvertes et Etats d'Ame sur mon autre blog à cette adresse :

http://voyagesvinsdumonde.20minutes-blogs.fr/

lundi 3 mai 2010

LU SUR LAURE DU VIN ET VSB



LAURE DU VIN : LAVINIA ANEANTIT VINS DU MONDE

Encore une société qui se fait avoir par celle qui l'a faite vivre! Lavinia vient d'anéantir la société Vins du Monde, spécialisée dans l'import et la distribution des grands vins (fournisseur de plus de 175 étoilés Michelin dont 19 trois étoiles), dont elle détenait 51% des parts. En d'autres termes, Vins du Monde n'est plus depuis la semaine passée. Les tensions entre les deux structures existaient depuis de nombreuses années, avec avocats, procès, animosités. Claude Gilois (ici, en Afrique du sud, lors de la dégustation du Classic Wine Trophy), créateur de Vins du Monde en 1996, a été anéanti une demi-seconde, car c'est sans compter son énergie féroce à se battre contre cette injustice. Il vrai que comme Lavinia allait faire 80% du chiffre d'affaires de Vins du Monde, Claude Gilois lui avait concédé la majorité. Le mariage s'est vite basé sur un rapport de force continu. Le divorce aujourd'hui est cruel et Claude Gilois perd beaucoup de billes dans cette histoire. Mais reviendra à César-Claude ce qui lui appartient : on va suivre cette histoire de très près. L'ex-PDG de Vins du Monde revient d'Italie, est déjà en Espagne. Il est sur tous les fronts car personne n'a un don d'ubiquité tel que lui. Il part, certes en laissant son bébé, mais avec son réseau d'amis vignerons...

>>Accéder à l'article Laure du Vin

>>Article VSB :

ACTUALITE DU LIVRE

Lu sur toutpourlesfemmes.com

Pourquoi le vin rosé est-il rosé ? Pourquoi fait-on vieillir le vin ? Pourquoi le vin blanc se boit il plus frais que le rouge ? Pourquoi doit-on préférer la flûte à la coupe pour boire du champagne ? Pourquoi ajoute-on du soufre au vin ? Pourquoi le mildiou peut il être fatal à la bonne santé de la vigne ? Ce livre pourrait s'appeler « le livre des pourquoi du vin » ; en fait l'ouvrage est un quizz qui pose les questions que tout un chacun se pose sur le vin et la vigne. Le choix, la couleur, le service, l'odeur du vin, la vinification, le vin en cave : voici quelques uns des chapitres abordés sous formes de questions-réponses. Edité par L'Atelier du Vin, l'ouvrage « Pourquoi le vin est il rouge ? » est une mini encyclopédie pour enrichir sa connaissance du vin.


Autre livre, autre manière d'aborder le vin avec « Tour du monde épicurien des vins insolites » aux éditions Arthaud. Un journaliste et un importateur de vins partent bras dessus bras dessous à la découverte des vins moins connus de la planète et nous livrent un roman loufoque où on peut néanmoins apprendre beaucoup sur le vin. Les deux compères partent en Crimée, au Japon, en Thaïlande, en Amérique du Sud, à Cuba et nous dévoilent leurs découvertes épicuriennes avec humour. Aux antipodes d'un discours professoral sur les vins, vous en apprendrez beaucoup sur le raisin. Comme le disent les auteurs dans leur prologue, leur livre est « déconseillé aux ronchons, aux acariâtres et sa lecture conseillée aux gastronomes, aux buveurs et aux femmes afin qu'elles comprennent mieux la psychologie masculine ».


>>Accéder à l'article

LE JUGEMENT DE PARIS - PREMIERE PARTIE

Les deux Singes en hiver brisent une conspiration du silence : le bordeaux n’est plus le meilleur vin du monde

Le jour où la France perdit sa suprématie

Mais que s'est-il donc passé en cette belle journée du 24 mai 1976 à Paris pour qu'on s'en souvienne encore dans le petit monde hexagonal du vin comme s'il y avait eu un tremblement de terre pareil à celui qui vient de ravager tout le centre du Chili, un séisme de magnitude de près de 9 degrés sur l'échelle de Richter, le second le plus fort de l'histoire depuis, évidemment, que ceux-ci sont mesurés ? Oui, que s'est-il donc passé en ce joli mois de mai il y a maintenant 34 ans pour qu'on s'y remémore encore cette date comme un jour funeste, pour qu'on la ressente comme une humiliation encore plus cuisante que la défaite combinée de Waterloo et de Trafalgar ?

A l'occasion de la sortie de leur livre, Tour du monde épicurien des vins insolites (Arthaud - 18 euros ; en librairie depuis le 24 mars), les deux Singes en hiver ont pris la résolution de briser la conspiration du silence qui entoure cet événement historique. Dans leur livre, ils ne font que l'évoquer succinctement. En voici donc l'histoire complète... Une histoire édifiante qui mérite d'être révélée...

Ce jour- là, la France a perdu sa suprématie mondiale et incontestée sur les grands vins !

Pas de quoi secouer la planète, diront certains. Certes, pas de quoi bousculer la planète terre mais, par contre, la planète vin, elle, ne s'en est pas encore remise aujourd'hui de cette onde de choc.

Comment un événement dont, en fin de compte, on n'aurait jamais dû entendre parler s'est mué en un coup médiatique génial pour les producteurs californiens et en Berezina pour leurs homologues français ? That's the way the story goes :

A cette époque, un jeune dandy (il l'est toujours, plus très jeune mais toujours dandy) anglais, Steven Spurrier, probablement un peu fortuné, se prend de passion pour le vin, et, en particulier, pour les grands crus français. Il rachète la Cave de la Madeleine, baptisée du nom éponyme où elle était située à Paris. L'endroit devint rapidement le lieu de rendez-vous incontournable de tous les anglophones de la capitale amateurs de bordeaux, bourgogne, etc... attirés par les encarts publicitaires que publie régulièrement The Herald Tribune, le quotidien de langue anglaise de Paris (2). En même temps, les Anglais ne faisant jamais vraiment les choses à moitié, il crée aussi, avec Patricia Gallagher, l'Académie du Vin, une école de dégustation qui lui vaut d'acquérir une notoriété certaine qui lui ouvre les portes du gotha de ce milieu un peu fermé qu'est celui des dégustateurs, des producteurs, du négoce et des acheteurs-collectionneurs.

Quatre fois par an, il organise des dégustations avec les plus grands producteurs français, principalement bordelais. C'est dans ce contexte que nait l'idée d'organiser une dégustation comparative de vins californiens et français. A cette époque, ni lui ni Patricia ont une grande connaissance de ces vins lointains, aussi exotiques que méconnus. Ils se mettent en quête d'information et effectuent chacun un voyage en Californie où ils sélectionnent un échantillonnage très représentatif de ce qui se fait le mieux.

A son retour, Stephen Spurrier puise dans ses relations pour constituer un jury à qui reviendra la tâche de partager les crus sélectionnés. Il faut citer les noms de ses membres pour se rendre compte à quel point celui-ci était un concentré de compétences et d'autorité. D'abord, il y avait des viticulteurs, Aubert de Vilaine cogérant du domaine de la Romanée Conti et Pierre Tari, propriétaire du Château Giscourt, un troisième cru classé ; ensuite des restaurateurs, feu Jean Claude Vrinat, propriétaire caves Taillevent et du restaurant Taillevent, un trois étoilés Michelin à l'époque, et feu Raymond Oliver, propriétaire et Chef charismatique du Grand Vefour (aussi un trois étoilés Michelin) ainsi que présentateur d'une émission culinaire très populaire à la télévision ; enfin une journaliste et quelques écrivains spécialisés figuraient, bien sûr, dans ce jury. La journaliste était Odette Kahn, rédactrice en chef de la Revue du Vin de France et de Cuisine et Vins de France, les écrivains, Pierre Bréjoux aussi directeur des Appellations d'Origine Contrôlées, Michel Dovaz affublé de titres ronflants comme professeurs de l'Académie des Vins et Président de l'Institut Œnologique de France (qui n'a jamais existé) ; et bien entendu, il y avait aussi des sommeliers et non des moindres , Christian Vanequé, qui officiait à la Tour d'Argent, le restaurant qui à l'époque (et encore aujourd'hui) possède une des plus belles caves du monde . Christian Vanequé était le seul, avec Steven Spurrier et Patricia Gallagher, à connaitre les vins californiens.

Il convient de souligner que, hormis Odette Khan, aucun autre représentant de la presse française, n'avait daigné répondre à l'invitation. Pour eux, cette celle-ci n'intéresserait personne et ne pouvait donner en aucun cas matière un papier. Ce n'était qu'une affaire farfelue : imaginez un instant, comparer des californiens à des bordeaux, cela n'avait aucun sens. Seul, Gault et Millau, le magazine en vogue de l'époque, avait eu la condescendance d'envoyer le frère de Christian Millau qui assistait là à sa première dégustation.

En revanche, John Traber, du bureau du Times à Paris, accepta l'invitation mais sans grande conviction. Bien lui en pris, car il écrira sur ce sujet qui s'est révélé explosif un livre... plus de trente ans plus tard [i].

Côté vins, pour défendre les couleurs françaises, avaient été retenus en rouges, Mouton Rothschild, Haut Brion, Montrose 1970 (le meilleur de la décennie 70) et Leoville Las Cases 1971. Sous la bannière californienne, il n'y avait que des poids lourds mais personne n'en n'avait à cette époque : Stags Leap's wines Cellar 1973 , Ridge Monte Bello 1971, Heitz Martha Vineyard 1970 , Clos du Val 1972, Feemark Abbey 1969, Mayacamas 1971 et quelques autres un peu moins connus.

Pour les blancs idem, avec entres autres, trois premier crus, un Beaune Clos des Mouches 1973, un Meursault Charmes 1973 de chez Roulot et un Puligny Montrachet les Pucelles 1972 du Domaine Leflaive et un Batard-montrachet de domaine Ramonet-Prudhon 1973. Du coté californien, Chalone 1974, David Bruce 1973, Feemark Abbey 1972 , Spring Mountain vineyards 1973 , Veedercest Vineyards 1972. La sélection est bonne mais aucun des vins sélectionnés n'atteindra dans les années qui suivirent une notoriété internationale incontestée.

La dégustation se fait à l'aveugle sans ordre particulier, les blancs d'abord, comme il se doit, et ensuite les rouges. Chacun des membres du jury donne une note aux vins. Les notes sont transmises à Steven Spurrier qui en calcule la moyenne arithmétique. Un classement est établi sur la base de cette moyenne. Quand le résultat est annoncé, une réaction de surprise parcourt la salle : Château Montelena arrive en tète devant le Meursault Charmes 1973 de Roulot. Aux cinq premières places, trois californiens et deux français.

Voici le classement complet :

  1. Château Montelena 1973
  2. Meursault Charmes 1973
  3. Chalone 1974
  4. Spring Mountain 1973
  5. Beaune Clos des Mouches 1973
  6. Feemark Abbey 1972
  7. Batard Montrachet 1973
  8. Puligny Montrachet 1972
  9. Veedercrest 1972
  10. David Bruce 1973

A l'annonce des rouges, c'est la stupeur. C'est un autre californien qui arrive en tête, l e Stags Leap Wine Cellar 1973. Le classement est quand même plus serré que pour les blancs car seulement 1.5 points sépare le premier du deuxième (Mouton Rothschild 1970.) La France classe cependant trois vins dans les cinq premiers.

Voici le classement complet

  1. Stag's Leap Wine Cellars 1973
  2. Château Mouton Rothschild 1970
  3. Château Montrose 1970
  4. Château Haut Brion 1970
  5. Ridge Monte Bello 1971
  6. Château Léoville Las Cases 1971
  7. Heitz Martha's Vineyard 1970
  8. Clos du Val 1972
  9. Mayacamas 1971
  10. Feemark Abbey 1969

Odette Kahn avait essayé d'identifier les californiens pour les noter particulièrement mal (entre 2 et 7 sur 20) sauf que, voilà, avec le Stags Leap Wine Cellar, (qu'elle classa premier) elle était tombée sur un os car le style de Stags Leap's Wine Cellar est beaucoup plus proche du style français que du style californien ; de même pour le Mayacamas en blanc. Ce qui prouve encore une fois que la Californie à la capacité de produire des vins d'une grande finesse et que, si dans l'ensemble elle ne le fait pas, c'est que le consommateur (américain en particulier) actuel demande des vins plus gorgés de soleil. Les critiques américains (Wine Advocate et Wine Spectator) abondent largement dans ce sens en notant particulièrement sévèrement les vins élégants en particulier ceux de Stags Leap's Wine Cellars et en notant avantageusement les vins denses et boisés au degré élevé d'alcool.

Odette Kahn, plus consciente que le reste du jury de la portée d'un tel événement, tentera de récupérer ses notes auprès de Steven Spurrier mais devant la fermeté de celui-ci, elle y renoncera. Elle l'accusera cependant, par la suite, de les avoir falsifiées.

John Traber rapporte dans son livre « le jugement de Paris » quelques anecdotes savoureuses sur les réactions qui suivirent cette dégustation.

Le baron Philippe de Rothschild téléphona à un jury pour lui dire d'un ton hautain : « Qu'est que vous voulez, à mes vins, il a fallu quarante ans pour être classé premier cru ». Sous-entendu, alors les californiens, ces jeunôts sans pedigree...

Le jeune sommelier de la Tour d'Argent recevra une volée de bois vert de la part de son patron, Claude Terrail, qui lui fit comprendre, sans ambigüité, que tout cela n'était pas bon pour le marché français du vin.

Selon Steven Spurrier, Lalou-Bize Leroy, cogérante de domaine de Romanée Conti a dit à son associé Aubert de Vilaine qu'il avait personnellement fait reculer de cent ans les progrès de leur superbe vignoble.

Quant au directeur des Appellations d'Origine Contrôlée, Pierre Bréjoux, on lui demanda tout simplement de démissionner.

Si John Traber n'en avait pas parlé dans un article paru dans le Times le 7 juin 1976 (article qui fut largement repris dans la presse américaine), cette dégustation serait restée anecdotique.

La dégustation de 1976 a été très intéressante car elle a pris par surprise tout le monde même les Californiens. Personne ne s'attendait à de tels résultats. La Californie n'en était qu'au balbutiement de son renouveau viticole après l'interruption due à prohibition. Avant cette sombre page de l'histoire américaine, déjà des experts français avaient jugé les vins californiens aussi bons voire meilleurs que les grands crus français.

La Californie a récupéré ce 24 mais 1976 la place qu'il lui revient sur la carte viticole du monde. A ce propos, Robert Mondavi écrira dans son autobiographie : « La dégustation de Paris fut, pour l'histoire du vin en Californie, un événement crucial, qui nous inscrivit de façon nette sur la carte des grandes régions productrices de vin dans le monde »

Vins du Monde a connu une mésaventure un peu analogue lors d'une grande dégustation comparative des grands Chardonnay du monde organisée pars ses soins.

« Je me souviens d'avoir organisé une grande dégustation comparative de Chardonnay au Georges V, raconte Claude Gilois en souriant. Le seul moyen de faire ce genre de dégustation, c'est à l'aveugle totale car même si les dégustateurs sont rarement malhonnêtes ils sont souvent un peu roublards. La forme des bouteilles est un indicateur de la provenance ainsi que la collerette sur le goulot qui donne souvent assez d'information pour aiguiller le dégustateur dans la bonne direction, et les dégustateurs français ont tendance à sous noter les vins étrangers quand ils connaissent la provenance.

« J'avais invité le gotha des dégustateurs aussi bien sommeliers que journalistes. Trois producteurs de Montrachet étaient présents (Marc Colin, Guy Amiot et un autre dont je ne me souviens plus du nom). Leurs vins étaient bien sur en dégustation. J'avais réussi à trouver tous les plus grands vins étrangers, californiens en majorité. Même le Chardonnay californien Marcassin d' Hélène Turley difficilement trouvable était en dégustation. On avait en tout sept bouteilles de Montrachet de différents producteurs.

« J'avais demandé à Jean Claude Ribaud du Monde de faire la couverture presse et il avait accepté.

« Tout avait été organisé superbement par Eric Beaumard, de directeur de la restauration au Georges V dans un Salon privé. Les dégustateurs n'avaient pu entrer dans la salle qu'après que les neuf premiers verres aient été servis pour qu'on ne puisse pas regarder la forme des bouteilles. Eric avait mais même pousser la perfection au point de faire faire sortir de la salle tous les dégustateurs à la « mi-temps» pour verser les neuf vins suivants.

« Il y avait une personne par table donc aucun moyen de communication. Un silence de mort et une ambiance studieuse régnaient dans la salle. Tous les dégustateurs jouaient le jeu. Lors de la pause, en parlant avec les dégustateurs et en commentant les vins déjà dégustés, je sentais que la dégustation évoluait plutôt bien pour les vins de Vins du Monde. J'étais loin de me douter quand même du résultat final.

« Nous dégustâmes les autres vins et remîmes les notes à Jean Claude Ribaud. Il devint vite apparent que les Chardonnay étrangers avaient raflé la mise. Plus embarrassant encore, les producteurs français avaient mis les Chardonnay étrangers en tète pensant sans doute que c'était les leurs.

« Alors que nous devisions en la fin dégustation, Jean Claude Ribaud s'approcha de moi et me dit : « Je ne peux pas publier ces résultats dans le Monde ». Comme pour les dégustateurs du Jugement de Paris, il avait sans doute pensé que le résultat ne ferait aucun doute. Il m'expliqua que publier ce genre de résultats en France le mettrait dans des situations délicates vis-à-vis de beaucoup de gens. Au moins il eut le courage et l'honnêteté de le dire tout de suite plutôt que d'argumenter d'un quelconque blocage au niveau de sa hiérarchie.

« Il revint donc à Eric Verdier, le coorganisateur de cette dégustation, de publier les résultats ce qu'il fit, mais, bien sûr les Editions Eric Verdier n'ont pas la même portée qu'une diffusion dans du Monde.



[i] Taber M G. . Le jugement de Paris.2008. Edition Guttenbeg. ISBN : 979-2-35236-027-8


(2) The Herald Tribune a été rendu célèbre auprès des Français grâce au films de Jean-Luc Godard « A bout de souffle » dans le lequel l'actrice Jean Seberg le vend à la sauvette..

lundi 15 mars 2010

NEWS: AFRIQUE DU SUD: LE DOMAINE DE WARWICK SACRE MEILLEUR DOMAINE DE L’ANNEE AU « SANTAM CLASSIC WINE TROPHY » AU CAP

Le « Santam Classic Wine Trophy » est un concours qui se déroule tous les ans en Afrique du Sud au Cap. Il consiste à soumettre à un jury de dégustateurs français (dont je fais partie) les meilleurs vins sud africains. Ce concours existe maintenant depuis une dizaine d’années et est organisé par Christophe Durand, viticulteur français en Afrique du Sud. Environ 500 vins sont goûtés à l’aveugle sur une période d’une semaine. Cinq prix sont remis pour les vins blancs et 10 prix pour les vins rouges sur la base des meilleures notes obtenues en calculant la moyenne arithmétique des notes de tous les dégustateurs après élimination des notes qui se situent en dehors de 2 écarts types de la moyenne.

Cette année les membres du jury étaient :

Marc Friederich
Sommelier et propriétaire du restaurant Chez Marc à Paarl.

Patrick Landanger
Propriétaire du domaine de la Pousse d’Or à Volnay.
http://www.lapoussedor.fr/



Laure Gasparotto
Journaliste pour le Point et le Figaro et écrivain.
http://www.laure-du-vin.com/



Claude Gilois
PDG de Vins Du Monde.
http://www.vinsdumonde.com/



Germain Lehodey.
Manager Général de l’ Aquila Game Reserve. Ancien sommelier de la Tour d’Argent.


Jean Yves Muller
Copropriétaire du fameux restaurant français le Caveau au Cape.
http://www.caveau.co.za/


Olivier Poels
Editeur/Journaliste La Revue du Vins de France.
http://www.rvf.fr/


Miguel Chan
Sommelier pour Southern Sun Hotels.
http://www.southernsun.com/



Pieter de Villiers
Copropriétaire du domaine de Mas Angel à Faugère.
http://www.masangel.fr/



Pieter de Villiers, né le 3 juillet 1972 à Malmesbury (Afrique du Sud), est un ancien joueur de Rugby à XV. Né sud-africain aux origines huguenotes et naturalisé français fin 2002. Il a joué en équipe de France et a évolué au poste de pilier droit au sein de l'effectif du Stade français Paris(1,84 m pour 111 kg). Il met un terme à sa carrière en avril 2008, en raison d'une blessure aux cervicales survenue en 2007, qui le handicapait trop. Il a honoré sa première cape internationale en équipe de France le 28 août 1999 contre l'équipe du Pays de Galles. Il participe à la coupe du monde en 1999 et notamment à la demi finale légendaire contre les All Blacks (43-31). En 2003 une blessure à l'épaule pendant la préparation le prive de la coupe du monde en Australie. Mais pour la coupe du monde 2007 en France, il est de nouveau titulaire au poste de pilier droit et participe à la victoire historique contre les All Blacks à Cardiff en 1/4 de finale (20/18).

Palmarès

En club

  • Champion de France: 1998, 2000, 2003, 2004, 2007
  • Finaliste : 2005
  • Vainqueur de la coupe de France: 1999
  • Finaliste : 1998
En équipe nationale
  • 69 sélections en équipe de France (1999-2007)
  • 2 essais (10 points)
  • Sélections par année : 4 en 1999, 7 en 2000, 11 en 2001, 7 en 2002, 3 en 2003, 8 en 2004, 10 en 2005, 9 en 2006, 10 en 2007
  • 27 matchs du tournoi des six nations
  • Grand chelem : 2002,2004
  • Vainqueur du tournoi des six nations: 2006, 2007
En coupe du monde
  • 2007: 5 sélections (Argentine, Namibie, Irlande, Nouvelle-Zélande, Angleterre)
  • 2003: forfait sur blessure
  • 1999: 3 sélections ( Argentine, Nouvelle-Zélande, Australie)

Philippe Dietrich
Winemaker, Directeur de Michael Partzold Wine Services.


Denis Garret
Chef sommelier export à Gefimag Château Peyrat Fourthon.
http://www.clubproduvin.com/



RESULTATS

Vainqueur toutes catégories : Warwick Wine Estate (importateur Vins du Monde)

Tous les ans, ce domaine dirigé par une femme de caractère, Norma Radcliffe, se retrouve en finale avec plusieurs vins et quasiment tous les ans elle gagne une médaille d’or avec son fameux Trilogy, un assemblage bordelais classique.

Vainqueur Catégorie Vin Blanc : Hoopenberg 'Integer' Chardonnay 2006
Vainqueur Catégorie Vin Rouge : Vriesenhof Pinot Noir 2007
Vainqueur Catégorie Liquoreux : Klein Constantia 'Vin de Constance' 2005


Médiales d’Or (Blanc)
Hamilton Russel Chardonnay 2009
Rudera Chenin Blanc 2008
Villiera Barrel Fermented Chenin 2009
Vriesenhof Chardonnay 2009


Médailles d’Or (Rouge)
Cederberg Shiraz 2008
Chamonix 'Greywacke' Pinotage 2007
La Motte Shiraz 2008
Oak Valley Pinot Noir 2008
Reyneke Reserve Red 2007
Rietvallei 'Esteana' 2007
Sumaridge Pinot Noir 2008
Veenwouden Classic 2006
Warwick Trilogy' 2006


CONCLUSION : MES IMPRESSIONS

Dans l’ensemble, l’Afrique du Sud progresse même si les progrès sont plus notables avec certains cépages qu’avec d’autres. Ce sont les Pinot Noir qui ont le plus progressé avec des clones mieux adaptés, des vinifications plus courtes et moins d’extractions. Il y a quelques années encore, deux domaines avaient le monopole du Pinot Noir, Hamilton Russel et Bouchard Finlayson, deux domaines adjacents dans la région de Hermanus au bord de la mer. Aujourd’hui une bonne douzaine de Pinot Noir de très bonne facture sont produit en Afrique du Sud et il n’est pas surprenant que le vainqueur de la catégorie de rouge soit un Pinot Noir. Le Pinotage, ce croisement de Cinsault et de Pinot Noir qui est un cépage particulièrement difficile à vinifier était resté jusqu’à ce jour une curiosité à part chez Warwick et Kanonkop. La qualité des vins produits à partir de ce cépage a aussi énormément progressé ces trois dernières années, en particulier chez Groot Constantia et Chamonix. C’est la deuxième année consécutive qu’un Pinotage remporte une médaille d’or. Deux Chenin blanc médaillés d’or confirment que ce cépage, largement planté dans ce pays a trouvé un terroir de prédilection. Le Cabernet Sauvignon restent encore aujourd’hui le plus grand cépage de l’Afrique du Sud même si on ne sait plus faire, comme dans beaucoup de pays, des vins aux degrés d’alcool maîtrisé. Où sont passé les Meerlust Rubicon magnifique expression du terroir sud africain pour le Cabernet à 13 0 d’alcool ? La Syrah progresse aussi, même si on ne retrouve que rarement l’expression de violette qui la caractérise si bien dans la vallée du Rhône sauf à Constancia, région plus fraîche au bord de la mer. Les merlots sont lourds en général sauf chez Morgenhof et Weenwouden qui en dépit d’un degré d’ alcool élevé restent élégants.

La grande déception de l’Afrique du Sud, c’est le Sauvignon Blanc même dans sa région de prédilection, Constancia. Il est vrai que le Sauvignon Blanc il y a quelques années s’apparentait plus à un produit chimique qu’à du vin avec des ajouts de toutes sortes d’édulcorants avant que les autorités n’interviennent pour mettre fin à ce scandale. Le réapprentissage s’avère difficile. Trop de sauvignon blanc sont récoltés en sous maturité ou en surmaturité, la sous- maturité étant particulièrement à la mode en ce moment.

L’Afrique du Sud semble, comme beaucoup de pays viticole, souffrir de la désaffection des consommateurs pour les liquoreux. Seul le mythique Vins de Constance semble tirer son épingle du jeu mais on est loin en qualité des grands liquoreux du Monde voire même de certains liquoreux de domaine sud africains qui malheureusement n’entre pas leurs vins dans les concours souvent par désintérêt pour cette catégorie.

Reste le problème majeur de l’Afrique du Sud : les maladies virales et en particulier l’enroulement de la vigne [1] car cette maladie atteint en Afrique du Sud des proportions inquiétantes. Il faut arracher et replanter les vignes tous les quinze vingt ans. Economiquement c’est très lourd car la rentabilité des domaines s’en trouve affectée et les prix doivent être majorés pour compenser les opérations de replantation particulièrement coûteuses. De plus sans vieilles vignes difficile de faire des grands vins et c’est bien ce qui manque à l’Afrique du Sud, une ou deux locomotives pour une reconnaissance qui mettrait l’Afrique du Sud sur la carte des grands pays viticoles car la qualité des terroirs est exceptionnelle.



[1] L'enroulement viral de la vigne est une maladie présente dans tous les pays viticoles du monde. Les virus responsables de cette maladie, nommés GLRaV (grapevine leafroll-associated virus), appartiennent au genre Closterovirus.

mardi 9 mars 2010

SEISME CHILI : LA VINICULTURE DUREMENT TOUCHEE

D’après les premières constatations, la viniculture chilienne, essentiellement orientée vers l’exportation (Etats-Unis et Europe du nord), aurait été durement touchée par le terrible séisme (le second le plus fort de l’histoire depuis qu’on les mesure) qui a affecté tout le centre du pays où se contre 70% de son vignoble, à savoir les régions de Maipo, Chacapoal, Colchagua, Maule y Bio Bio.

Le responsable de la Corporation chilienne du vin, l’organisme professionnel, Antonio Larrain, a indiqué, dans une dépêche de l’agence britannique Reuters, datée de New York, qu’au moins 20% des 900 millions de litres en stock « seraient compromis ».
Les professionnels procèdent toujours une semaine après le sinistre à une évaluation de l’impact du sinistre sur leur activité.

Le Domaine Concha y Toro, le plus gros importateur, indique dans cette même dépêche que leur « société, comme le reste de la branche, a été fortement affectée »
« Nous avons pu constater d’importants dégâts dans certains de nos plus importantes vignes », a-t-il souligné.

En revanche, le gérant du domaine Santa Rita affirme qu’il n’a été constaté aucun dégât sur leur propre vignoble. « C’est pour cela que nous ne sommes pas pessimistes en ce qui concerne la qualité du raisin », a-t-il dit.

Mais, pour le président de la Société nationale d’agriculture, organisme professionnel des exploitants agricoles, « la viticulture va subir des pertes significatives », certains domaines ayant été sérieusement endommagés.
Le début des vendanges était prévu pour la fin de la première semaine de mars (automne austral). Il a été pour le moment repoussé d’une semaine.

Les infrastructures de la région sont détruites, notamment des routes et le port de Valparaiso par lequel partent les exportations.

Il est probable que d’ici quelques temps, si la branche vinicole chilienne est défaillante, des tensions se feront sentir sur ses marchés traditionnels.

vendredi 5 mars 2010

ET PAN SUR LE GOULOT!


Avant d’entrer dans le vif du sujet : un rappel important. Le 24 mars prochain sera une date historique incontournable dont les deux principaux protagonistes seront les Deux singes en hiver… N’oubliez de vous reporter à la chronique intitulée Ernest, Charles, Antoine et Deux singes en hiver. Elle fourmille d’indices. Celui qui sera le premier à deviner pourquoi ce 24 mars sera historique gagnera une bouteille que détient dans sa cave Vins du monde.

Bon, revenons à nos moutons, ou plus exactement à nos bouteilles. L’événement est passé inaperçu. Pourtant, il aurait dû susciter dans le landerneau vinicole hexagonal quelques émois. Mais rien, silence radio, télé, journaux. A notre connaissance, hormis le Courrier international du 28 janvier, numéro 1004, page 11, qui révèle l’affaire dans l’hexagone, personne n’en a fait état… Curieux, comme c’est curieux… Nous avons dit curieux…. Pourtant, l’affaire aurait dû provoquer au moins un bruissement amusé…

Pour ceux qui ne le connaissent pas, le Courrier international est un hebdomadaire qui publie une sélection d’articles de la presse étrangère mondiale. Ainsi on peut lire des extraits des journaux asiatiques, sud-américains, africains, européens. Même si ses choix sont parfois discutables (comme tout ce qui est humain), il apporte un éclairage culturellement croisé. Dans le monde, c’est la seule publication de ce genre. Ce qui prouve que les Français ne sont pas aussi refermés sur eux-mêmes qu’ils le croient…

A cause d’un petit blanc

Dans ce numéro donc, Courrier international avait publié un article du très sérieux et austère The Wall Street Journal (on peut vous assurer que ce n’est ni Play Boy ni Siné ou Charly hebdo). Son titre était : « Les Néo-Zélandais voient rouge à cause d’un petit blanc ». Le sous-titre qui suivait ajoutait : « Les Français, champions des appellations d’origine contrôlée, ont été pris à leur propre jeu. Leur « Kiwi cuvée », produit dans le Val de Loire, est désormais interdit sur le marché australien. »

En peu de mots, l’article indique que la société vinicole Lacheteau, qui a son siège à Doué La Fontaine, en Maine et Loire, près de Saumur, propriété des Grands chais de France depuis 2005 (pour en savoir plus sur la société voir www.lacheteau.fr), a tenté d’introduire sur le marché australien un assemblage de sauvignons blancs de plusieurs zones du Val de Loire, sous la marque « Kiwi cuvée ». La pub affirmait que ce blanc avait des « arômes de citron vert, de poivron vert et d’herbe mouillée. Ce vin de table, vif et bien équilibré, accompagnera à merveille des fajitas au poulet. »

On voit tout de suite que ce n’était pas un vin destiné à la grande gastronomie. Les fajitas au poulet… y a plus flatteur pour le palais. Et un vin s’accordant, fusse à merveille, avec un seul plat, ce n’est pas non plus un grand cru… Le sang des viticulteurs néo-zélandais n’a néanmoins fait qu’un tour dans leurs veines. Ils ont saisi les autorités australiennes faisant « valoir que l’appellation Kiwi devrait être réservée, sur le territoire australien, qu’aux produits provenant de Nouvelle-Zélande. » Le bureau des marques australien leur a donné gain de cause : Lacheteau doit trouver une autre dénomination si elle veut rester sur ce marché des antipodes avec ce vin.

En réalité, souligne l’article, il semble que c’est qu’un prêté pour un rendu. En 2005, Lacheteau avait menacé de poursuite un domaine vinicole néo-zélandais, le Kahurangi Estate, parce qu’il exportait en Suède un chardonnay sous l’étiquette « Kiwi Blanc ». La société française avait indiqué qu’elle avait déposé la marque « Kiwi cuvée » et intenterait un procès – fût-il néo-zélandais – à quiconque oserait l’utiliser en Europe.

Donc pan sur le goulot de Lacheteau…

L’affaire devient encore plus cocasse que Kiwi est la marque, très connue, depuis 1906, d’un cirage aujourd’hui propriété du groupe américain Sara Lee. Bon confondre du cirage avec du vin même lorsqu’on est dans le cirage est impossible… Cette marque avait été crée par un Australien d’origine écossaise.

The Wall Street Journal rappelle que la question des appellations d’origine remonte à 1883 avec la signature de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle qui instaurait l’obligation de mentionner l’origine des produits. Les premiers signataires furent la France, l’instigatrice, la Suisse, l’Espagne, l’Italie et le surprenant Brésil.

L’article conclut : « Il est donc difficile de voir dans l’action des viticulteurs néo-zélandais autre chose qu’une revanche, après cent ans de diktats français sur qui peut s’appeler quoi et comment. »

Les Deux singes en hiver se permettent d’ajouter leur grain de sel. Les appellations contrôlées sont une excellente chose quand on défend… l’excellence. En matière de vin, mais seulement pour le vin, on sait que le terroir tient un rôle essentiel. Un légume, un fruit, d’ici n’est pas identique à un légume ou un fruit de là-bas. Alors nous posons la question : pourquoi Lacheteau s’est avancée sur le marché australien sous un masque ? Car qui dit Kiwi pense automatiquement Nouvelle-Zélande. Pourquoi ne pas afficher clairement l’identité nationale de son vin. La France et le Val de Loire demeurent des références vinicoles mondiales, des atouts incomparables. Alors, oui, pourquoi établir un malentendu ? L’avenir de la viticulture française se jouera sur les marchés mondiaux. Pour cela, elle doit s’organiser, s’inspirer de ce qui s’est fait commercialement mais en jouant franc-jeu.

Le Canard enchaîné a une rubrique qui s’appelle : Pan sur le bec. Elle lui sert à reconnaître ses erreurs en se moquant de lui-même. Les Deux singes en hiver inaugurent avec cette chronique Pan sur le goulot une rubrique dans laquelle, eux, se moqueront d’eux-mêmes chaque fois qu’ils se planteront mais dans laquelle ils dénonceront aussi les travers du landerneau vinicole planétaire et pas seulement hexagonal.

Pourquoi Lacheteau ne baptiserait pas son blanc… Faites vos suggestions. Nous les communiquerons à Lacheteau. Nous, nous proposons : La cuvée du Val, un blanc vif… Ouais, d’accord… Y a mieux. Mais à vous de trouver.


mardi 2 mars 2010

ERNEST, CHARLES, ANTOINE ET LES DEUX SINGES EN HIVER

D’accord, vous allez dire que ce titre ça sent le plagiat, que ça rappelle cette comédie futile de Claude Sautet de 1974, avec Yves Montand, Michel Piccoli, Serge Reggiani et, en appoint un jeune acteur au talent prometteur, Gérard Depardieu, capable de se fondre dans n’importe quel rôle, sublimer un personnage quelconque, qui était intitulée Vincent, François, Paul et les autres… Erreur crasse, ce titre n’annonce pas comme il semble le suggérer un « remake ». Le cinéma n’est plus le fort des Deux singes en hiver, dont les prénoms sont, à toutes fins utiles, Claude et Ricardo.

Les Ernest, Charles et Antoine sont Hemingway, Bukowski et Blondin, trois écrivains à l’égard desquels les Deux singes sentent comme une filiation. Pour la filiation, vous dîtes tout de suite sans réfléchir : bien sûr, la bouteille. Pas entièrement faux, pas entièrement exact. A partir du 24 mars, les Deux singes auront quelque chose de commun en plus avec eux. Le premier qui réagit et devine ce que sera ce point commun gagnera une bonne bouteille que Vins du monde détient dans sa cave.

Pour vous aider à trouver, voici quelques éléments biographiques des trois hommes de plume qui vivaient avant ce qu’ils allaient écrire.

Papa Hemingway était américain. Il était né le 21 juillet 1899 et s’était suicidé le 2 juillet 1961. Il chassait, il pêchait, il était un aficionado de corridas, il aimait la boxe. Il a dit un jour : « On ne dérange pas un homme qui boit » car c’était quand il buvait, accoudé au bar de la Floridita à La Havane, qu’il écrivait dans sa tête ses livres. C’est en buvant qu’il a pondu « Le vieil homme et la mer » qui lui a valu le prix Nobel. Il est le seul des trois à avoir reçu le plus prestigieux prix littéraire de la terre. Il a participé à la 1ère guerre mondiale, à la guerre d’Espagne et au débarquement en 1944 en Normandie. Il est la figure emblématique de ce qu’on appelait « La génération perdue ». Son style direct et sec, il l’a façonné en Espagne, dans ses reportages. Les Deux singes aiment beaucoup Papa parce qu’il a dit : « Tout homme intelligent est parfois obligé d’être saoul pour passer du temps avec des imbéciles».

Bukowski, alias Hunk, Buk, Henry Chinaski, est « le gros dégueulasse » qui scandalisa le Paris des lettres en se pointant complètement bourré à l’émission Apostrophes de Bernard Pivot, en 1978. Cette émission, c’était les vêpres de l’intelligentsia d’alors. Le subversif Cavanna de Charly Hebdo aida à ce qu’on foute Buk à la porte de l’émission. Car il y a des choses qui ne se font pas : être bourré à une émission littéraire. Personne ne se souvient des autres invités. En revanche de Buk avec son gros pif, sa gueule vérolée, sa barbe mal taillée, sa tignasse rejetée en arrière, et son élocution pâteuse, on s’en souvient encore. Il était né le 16 août 1920 en Allemagne. En fait il était Allemand de naissance, mais il mourut Américain le 9 mars 1994 (ne voir aucune relation entre la nationalité et le décès). Si on précise les jours de sa naissance ainsi que ceux d’Ernest et d’Antoine, c’est parce qu’il y en a qui croit aux balivernes des astres, à ces trucs de prédestination. Nous, nous avons adopté une philosophie : ne contrarier personne, et depuis, on n’a que des amis qui nous paient des coups. Suivez notre exemple quand vous êtes dans la dèche… Buk a eu une enfance malheureuse. Son père n’arrêtait pas de lui filer des roustes. Un jour, il avait 16 ans, à son tour, il a filé une toise au paternel et a quitté la maison. Sa carrière littéraire venait de commencer… Il est le seul écrivain qui peut se venter d’avoir été un véritable homme de lettres. Pendant de très nombreuses années, il a été facteur. Il n’a pas fait partie de la « Beat Generation », comme on le croit communément. Ses maîtres étaient Hemingway, Céline, Camus, Dostoïevski et John Fante. Quand il avait du fric, il allait le dépenser sur les champs de courses. Pour les Deux singes, il est le « paumé qui a réussi ». C’est un vrai exploit sociologique de réussir quand on est un paumé. Il a dit : « Les gens qui n’ont jamais un moment de folie : quelle horreur leur vie », ou encore, « il paraît moins grave de causer sa propre mort que celle des autres. » Cent pour cent d’accord, ajoutent les Deux singes.

Enfin, Blondin, le cadet puisqu’il est né le 11 avril 1922 et est mort le 7 juin 1991, est un peu notre père putatif. Il a couvert tous les Tours de France de 1954 à 1982. Une de ses chroniques s’est intitulée « La légende des cycles ». Il fallait trouver. Chapeau Monsieur Jadis, le Flâneur de la rive gauche. Son style classique, sobre, brillant, a fait qu’on l’a situé entre Stendhal et Jules Renard. Pour nous, il est et il restera « le pédaleur du stylo », le «Darrigade de la feuille blanche » (seuls les vieux comprendront). Ses chroniques qu’il écrivait à la va-vite à l’arrivée de chaque étape, il les écrivait après plusieurs ravitaillements liquides. Bref, il était sérieusement bourré d’où leur charme déconcertant. Elles sont un modèle pour tout apprenti chroniqueur. Il aimait aussi le rugby, pour la beauté épique de ce sport et aussi parce qu’il y avait en ce temps-là une vraie troisième mi-temps. Les Deux singes aiment ces deux citations de lui, très symptomatiques de son ton : « Après la guerre mondiale, les trains recommencèrent à rouler. J’en ai profité pour quitter ma femme et mes enfants. », ou encore, « Toutes les femmes sont fatales ; on commence par leur devoir la vie, elles finissent par causer votre perte. »

Une lecture de cette chronique attentive vous fera découvrir quel point commun nous aurons avec ces trois écrivains au penchant pour la bouteille affirmé. Le 24 mars, va être une date, un tournant. Oui, vous chauffez, c’est presque ça. Cherchez, vous trouverez, vous n’êtes pas loin, et le premier gagne une bouteille. En attendant, nous filons au bistro du coin, le Cyrano, place de Clichy, retrouvez Ernest, Charles, Antoine, et un autre copain qui, accoudé au bar comme si c’était jour de tempête en Vendée, ne cesse de répéter : « Ah, la salope ! Pouvais pas m’en douter qu’elle partirait avec un alpiniste… »




mardi 2 février 2010

Le French Paradox, enfin une explication: le Vin

par Claude Gilois
Dans un article publié sur le site Plus 0ne, des chercheurs de l’INSERM d’Angers et de Toulouse associés à une équipe de statisticiens de Strasbourg, ont montré que les polyphénols [1] contenus, entres autres dans le vin, avaient la capacité d’induire un effet protecteur comparable à l’œstrogène [2] sur les maladies cardio-vasculaires.

The French Paradox

Le paradoxe français (french paradox) est l'expression qu'emploient les anglophones et les diététiciens pour désigner une apparente contradiction entre la pratique alimentaire des français et leur santé, un terme inventé en 1992 par Serge Renaud, cardiologue et professeur de l'Université de Bordeaux.

Il ne s'agit en fait pas du régime alimentaire de toute la population française mais uniquement de celle du Sud-Ouest. Dans cette partie de la France, en effet, l'alimentation est globalement assez riche en matières grasses (foie gras, confit de canard) et en vins, voire même en boissons alcoolisées, alors que la santé globale des population est assez bonne, que le taux d'infarctus est de seulement 80 pour 100 000 par an, soit 4 fois moins qu'aux États-Unis, et que l'espérance de vie est de 10 ans plus élevée que dans le nord-est de la France.

Le remise en cause du french paradox par l’Institut National du Cancer

Dans une publication de Novembre 2008, L’institut National du Cancer contestait cet effet bénéfique du French Paradox et indiquait que cette association était fausse car les groupes servant de groupes de référence avaient été mal constitués et que de toute façon, les buveurs de vin avait un style de vie plus favorable à la santé et que leur alimentation était meilleure que ceux de la population en général ce qui expliquait le phénomène apparent du French Paradox (sic)[i].

Le mécanisme par lequel cet effet protecteur pouvait être assuré avec les polyphénols était jusqu'à présent inconnu même si les études épidémiologiques penchaient plutôt en faveur de l’existence d’un lien de cause à effet direct.

La littérature scientifique récente fait état non seulement d’une grande similarité dans la structure des polyphénols (aussi appelés phytoestrogènes) et l’œstrogène mais aussi dans l’effet produit par ces deux molécules sur le corps humain. Les études épidémiologiques ont montré que les femmes étaient moins sujettes à des problèmes cardio-vasculaires que les hommes et que cet effet disparaissait progressivement après la ménopause quand l’œstrogène diminue dans le corps de la femme. Des études scientifiques ont prouvé que l’implication de la réduction des maladies cardiovasculaires chez le rat était due aussi à l’œstrogène. Cette protection se fait par l’intermédiaire d’un récepteur appelé Erα et par la libération de monoxyde d’azote par le tissus endothéliaux des artères suite à l’activation de ce récepteur.

Il était donc légitime de penser que l’effet protecteur des polyphénols pourrait se faire de la même façon que l’effet protecteur conféré par l’ œstrogène contre les maladies cardio-vasculaires.

Ils ont donc soumis des souris rendues déficientes pour le récepteur Erα et d’autres avec un récepteur Erα intact a des formes variés de polyphénols tels qu’on les retrouvent dans le vin.
Ils ont ainsi constaté que les polyphénols induisaient bien l’activation du récepteur Erα (et la libération du monoxyde d’azote qui engendre une relaxation vasculaire bénéfique) chez les souris avec un récepteur Erα intact mais pas chez celles rendues déficientes pour ce récepteur.

Cette découverte est d’une importance majeure pour les buveurs de vin qui possèdent aujourd’hui une explication scientifique et une preuve irréfutable de bienfait du vin sur le système cardiovasculaire et elle ouvre des perspectives de traitement de ces maladies par les polyphenols.

[1] Les polyphénols constituent une famille de molécules organiques largement présente dans le règne végétal. Ils sont caractérisés, comme l’indique le nom, par la présence de plusieurs groupements phénoliques associés en structures plus ou moins complexes généralement de haut poids moléculaire. Ces composés sont les produits du métabolisme secondaire des plantes. Les polyphénols prennent une importance croissante, notamment à cause de leurs effets bénéfiques sur la santé. En effet, leur rôle d’antioxydants naturels suscite de plus en plus d'intérêt pour la prévention et le traitement du cancer, des maladies inflammatoires, cardiovasculaires et neurodégénératives.

[2] Constitue un groupe de stéroïdes, dont la fonction, à l'état naturel, est d'être une hormone sexuelle femelle primaire. Ils sont produits en premier lieu par le développement des follicules des ovaires


[i]
www.e-cancer.fr/v1/retournefichier.php?id=2671

lundi 25 janvier 2010

PAUL DRAPER DU DOMAINE DE RIDGE EN CALIFORNIE: LE DERNIER DES MOHICANS?

Ou :
La primauté des critiques américains sur le terroir californien.
Claude Gilois

Paul Draper est en charge de ce domaine mythique dans les montagnes de Santa Cruz à 120 km au sud de San Francisco depuis plus de quarante ans. Il a donc vécu le renouveau de la viticulture californienne depuis le début (après sa quasi disparition suite à la prohibition) et le formidable succès de cette résurrection qui a amené en moins de quarante ans, les vins californiens sur le devant de la scène viticole internationale. Dès 1976, lors d’une dégustation aujourd’hui appelée le jugement de Paris (dont nous reparlerons au mois de mars), des dégustateurs français jugeaient les vins californiens au même niveau, voire même au-dessus des grands bordeaux français, y compris les premiers crus . Il est vrai qu’à cette époque, il n’était pas si facile de faire la différence entre un vin français d’assemblage bordelais et un vin de Californie élaboré avec les mêmes cépages. Les degrés d’alcool étaient assez proches et même s’il existait sans doute une plus grande générosité de fruit sur les californiens, ils constituaien t d’excellents intrus dans une dégustation de vins d’assemblage bordelais.

C’est ce qui sans doute séduit les journalistes et les consommateurs anglais qui furent les premiers à importer les vins californiens dès le début des années 70. Aujourd’hui, il suffit de consulter la presse spécialisée anglaise pour s’apercevoir que les vins américains ne font plus l’unanimité. Trop d’alcool, trop lourds et pas représentatifs de leur terroir en particulier celui de la Napa.

Que s’est-il donc passé pour qu’on assiste a un tel changement en si peu de temps ?

«Le milieu de la décade 1990 et en particulier 1997 seront les années qui marqueront le changement » nous dira Paul Draper lors de sa visite à Paris en décembre 2009 pour une somptueuse dégustation verticale de Monte Bello. 1997 fut une année chaude et le millésime riche en Californie. Il fut retenu par les journalistes californiens en particulier par Robert Parker et le Wine Spectator comme l’année de référence. A partir de ce millésime, tous les millésimes allaient être comparés au millésime 1997. Les notes des critiques furent consistantes, bonnes pour ceux qui faisait des vins dans le style des 1997 et particulièrement mauvaise pour ceux qui persistaient à faire des vins en finesse avec des degrés d’alcool maîtrisés. Les producteurs apprirent très vite à modifier le style de leur vin en récoltant plus tard à des dégrées d’alcool plus élevés pour avoir les meilleurs notes possibles. Il fallait être de la trempe d’un Paul Draper ou Warren Winaiaski (de Stags Wine Cellar) ou d’un Jim Clendenen d’Au Bon Climat pour résister à cette lame de fond. Warren Winiarski ayant maintenant pris sa retraite et vendu son domaine, nous doutons fort que les vins du domaine, dont le magnifique Cask 23, continuent d’être élaborés dans le même style.

Mes déplacements en Californie me donnent l’occasion de goûter des vieux millésimes et je peux vous assurer que les vins des années 1980 et début des années 1990 sont différents des vins élaborés aujourd’hui. Les grandes cuvées de Beringer et de Mondavi sont d’une grande finesse. Un Hillside Select de Shafer de 1990 gouté l’année dernière au domaine est bien différent de ceux produits aujourd’hui.

Le réchauffement climatique n’est pas dans l’état actuel suffisant pour expliquer ces changements car des vignerons comme Paul Draper ou Jim Clendenen sont tout à fait capables d’élaborer des vins à parfaite maturité phénolique et a des degrés d’alcool maitrisés.

Le gommage du terroir par des degrés d’alcool élevés et un usage excessif de la barrique rendent maintenant ces vins difficilement identifiables et aussi difficilement buvables. Dommage !!

Vins du monde continuera à s’approvisionner chez les producteurs qui ont su faire la jonction de la tradition française et du renouveau des forces vives viticoles californiennes sans tomber dans l’excès que réclame toujours plus les critiques américains.

lundi 18 janvier 2010

LES ETRENNES DES DEUX SINGES EN HIVER

La coutume d’offrir des étrennes à chaque changement de millésime est, semble-t-il, en train de se perdre. Les deux Singes en hiver ont décidé de la perpétuer. C’est ainsi qu’ils offrent à tous les lecteurs de ce blog, qui bien sûr aiment le vin, un florilège de citations de manière à clouer le bec à tous les détracteurs de ce divin breuvage, fondement peut-être pas d’une civilisation mais d’une culture assurément, une culture de la joie de vivre, de la fraternité, et de la tolérance.

- Le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit.
Pasteur

-C’est la pénicilline qui guérit les hommes, mais c’est le bon vin qui les rend heureux.
Alexander Fleming

- Le vin est la partie intellectuelle d’un repas.
Alexandre Dumas

- Il y a plus de philosophie dans une bouteille de vin que dans tous les livres.
Pasteur

- Il y a une civilisation du vin, celle où les hommes cherchent à mieux se connaître pour moins se combattre.
Gabriel Delaunay

- Le vin peut transformer un simple repas en événement mémorable.
DerekCooper,critique gastronomique anglais

- Le vin nous attire maintes amis, l’eau les faits fuir.
Michel Moscherosch

- Un homme qui ne boit que de l’eau à un secret à cacher à ses semblables.
Baudelaire

- L’homme doit au vin d’être le seul animal à boire sans soif.
Pline l’Ancien

- Le vin est de l’eau emplie de soleil.
Galilée


- Dieu n’avait fait que l’eau, mais l’homme a fait le vin
Victor Hugo

- Le vin (…) est libérateur de l’esprit et l’illuminateur de l’intelligence.
Paul Claudel


On arrête cette fois-ci sur celle-là. Elle est trop bonne. Faut pas abuser du plaisir. Des petits cadeaux comme celui-là, les deux Singes vous en gardent quelques uns.
A bientôt et bon vin.

mercredi 6 janvier 2010

L’ACTIVITE VINS DU MONDE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LE CONCEPT DU « DEVELOPMENT DURABLE » ?

Claude Gilois & Ricardo Uztarroz


La société Vins Du Monde est connue comme la spécialiste des vins étrangers en France. Elle en importe d’une trentaine de pays dont le plus lointain est la Nouvelle Zélande.


Le développement durable : une définition


C’est un mode de développement économique cherchant à concilier le progrès économique et social avec la préservation de l'environnement, considérant ce dernier comme un patrimoine à transmettre aux générations futures. Le principe du développement durable consiste à développer ses activités en tenant compte de leurs impacts à court, moyen et long terme sur l'environnement, les conditions sociales et l'éthique et ce, au niveau mondial. Ce concept repose sur la nécessité de préserver les ressources pour les générations futures tout en maintenant un objectif de croissance.L'agriculture biologique et raisonnée, le commerce équitable, les marchés des énergies renouvelables sont des activités de développement durable.
Disons le tout de suite cette définition est loin de faire l’unanimité mais elle fera l’affaire pour notre démonstration et nous reviendrons sur ses limites en conclusion.


L’empreinte carbone


A l’intérieur de ce concept de développement durable, l’empreinte carbone des activités humaines est devenue sans doute la principale préoccupation car il est indéniable, aujourd’hui, que la planète fait face à un réchauffement climatique qui menace à moyen terme la survie de l’espèce humaine.


Comment avoir un effet neutre en carbone sur notre environnement ?


L’idée d’un « prix à payer » pour les émissions de gaz à effet de serre a fait son chemin depuis la création du concept de « bourses du carbone » en 2002 [1] dont les lignes directrices sont détaillées dans le protocole de Kyoto. Fixée à l’origine pour des sociétés émettrices de grosses quantités de gaz à effet de serre, le concept s’est petit à petit entendu aux produits manufacturés, à l’agriculture, à l’élevage et aux activités de services.


Il est donc possible, soit d’échanger des quotas d’émissions entre les entreprises émettrices sur les marchés des bourses du carbone ou d’acquitter une somme, souvent encore facultative, quand celle-ci peut être calculée pour déterminer le montant de l’empreinte carbone sur l’environnement.


Les compagnies aériennes par exemple proposent à leurs clients de payer un montant supplémentaire, basé sur cette valeur de marché de la tonne de carbone, pour « compenser les émissions » générées au cours de leurs voyages. Ces sommes sont ensuite versées à des organismes pour être investies dans des programmes de réduction d’émissions de C02 (plantation d’arbres, migration vers des techniques moins polluantes etc…) de telle façon que votre voyage n’a aucun impact carbone sur l’environnement. Nous ne connaissons pas aujourd’hui l’efficacité réelle de ces programmes de compensation.


Le montant de la tonne de carbone fluctue suivant le marché et nous avons pris une valeur de 22 € par tonne pour cette étude[2].


Toute personne ou société peut de cette façon s’interroger sur l’impact carbone de ses activités. La société Vins Du Monde parce qu’elle importe de pays lointains, qu’elle exerce une activité plus ou moins directement liée à la terre, et qu’elle a en son sein des personnes particulièrement concernées par les problèmes environnementaux se doit de se poser la question sans détour.
L’importation des marchandises Vins Du Monde se fait principalement par voie maritime et par route et jamais par avion car les coûts d’acheminements sont prohibitifs.


L’impact Carbone du transport maritime


Les marchandises sont acheminées du port principal du pays du producteur exportateur jusqu’au port du Havre et sont ensuite tractées par route jusqu’à entrepôt à Bordeaux. Nos achats se font en général FOB[3] donc l’impact du transport routier jusqu’au port du pays de provenance n’est pas pris en compte. Nous faisons charger les conteneurs avec environ 10,000 bouteilles sur les 12,000 possibles pour assurer une sécurité maximum aux employés lors des déchargements. Le poids d’un conteneur est d’environ 15 tonnes et la distance parcourue varie en fonction des lieux de provenance.


Le transport maritime émet 0,00267Kg de C02 [i] par tonne de fioul lourd et par kilomètre parcouru. Connaissant le poids du conteneur et la distance parcourue ainsi que le coût de la tonne de C02 on peut facilement calculer le montant qui faudrait « compenser » pour avoir un impact carbone neutre sur l’environnement. Fixons la distance parcourue à 10,000 kilomètres arbitrairement. Le poids d’un container de 20 pieds est de 15 tonnes. Il faudrait donc s’acquitter d’un montant de 8,81 € pour compenser les émissions de la partie maritime du trajet.
Il faut aussi ajouter à cela la traction du container du Havre à l’entrepôt Vins du Monde à Bordeaux soit approximativement 875 kilomètres. Le coût des émissions de C02 pour un poids lourd est de 0,05 Kg de C02 par tonne et par kilomètre. Le poids lourd émet donc 0,66 tonne de C02 et le montant de la compensation s’élève à 14,44 €.


Il n’aura échappé à personne que le transport poids lourd est très onéreux en carbone. En effet, il coûte presque deux fois plus cher de faire 815 Km par poids lourd que pour effectuer 10,000 km par bateau.


Il nous faut « compenser » d’un montant total de 23,25 € pour avoir un effet neutre sur les émissions de C02 soit 0,002325 € par bouteille. Cet impact est donc négligeable sur le cout des opérations de Vins du Monde.


Supposons maintenant que pour arrondir les fins de mois de Vins Du Monde, nous développions une activité : Fruits et Légumes du Monde et que nous allions acheter 15 tonnes de haricots verts dans un pays à 10,000 kilomètres de distance. Là, par contre, comme c’est une denrée périssable il faut acheminer nos quinze tonnes par avion cargo long courrier. Un long courrier émet 0,94 Kg de C02 par tonne et par Km.


Le coût de la compensation s’éleve 3 102 € soit une majoration de 0,2068 € sur le prix de revient du kilo de haricots.


L’impact n’est plus neutre même s’il peut encore être considéré comme supportable mais attention les marges bénéficiaires se calculent avec des coefficients multiplicateurs on va donc vite atteindre une majoration du prix de vente qui n’est plus supportable.


Il est aussi certain que la tonne de carbone ne restera pas à un prix aussi bas que 22 € à mesure que le la pression du changement climatique se fait sentir sur l’environnement de la même façon que le coût du pétrole augmente au fur et à mesure qu’on se rapproche du peak de production et que la conjoncture mondiale pousse à l’investissement[ii]. Imaginons la tonne de carbone à 100 € [4] alors pour nos achats d’un container de 15 tonnes qui doit parcourir 10,000 Km il nous faudra compenser pour la partie maritime à concurrence de 40€ et 61€ pour la partie traction terrestre jusqu’à notre entrepôt soit une compensation de 101.5 € soit 0,010€ par bouteille. Je pense que la grande majorité des consommateurs serait prête à payer cette somme pour avoir la diversité de la palette aromatique des terroirs du monde dans un verre. Mais qu’en serait-il pour notre filiale Fruits et légumes du Monde et nos haricots verts ? A 100€ la tonne de carbone, la compensation pour le transfert maritime serait de 14,100 € et la compensation du transport routier devient négligeable comparativement à ce montant. Cela ajoute maintenant pratiquement 1 € au prix de revient de notre kilo de haricots vert. Bien cher pour le privilège d’en consommer hors saison car la valeur gustative des produits de l’agriculture courante est beaucoup moins marquée par le terroir que ceux issus de la viticulture !!
Le diagramme suivant est révélateur de l’efficacité des divers moyens de transport en termes d’émissions carbone
[5].



Emissions de gaz à effet de serre par mode motorisé, en grammes d'équivalent carbone par passager.km..
Sources :
ADEME, INRETS.

Le transport par bateau est 500 moins fois polluant que le transport par avion moyen courrier mais une voiture roulant à l’essence ou au diesel est aussi polluante qu’un avion moyen courrier. Le train est 33 fois moins polluant que la voiture ou l’avion moyen courrier.
Les transports européens par route.
La quasi-totalité de nos transports européens se font par route en général par quantité de 5 palettes soit 4 tonnes par arrivage sur des distances moyennes de 1500 KM jusqu’à nos entrepôt à Bordeaux. La majorité se faisant à partir d’Espagne et d’Italie. Il nous faudrait donc pour « compenser » s’acquitter d’une somme de 30€ soit un montant par bouteille de 0,0020 € pour avoir un effet carbone neutre sur l’environnement. Même à 100€ la tonne de carbone, cela n’ajoute pas un coût significatif à la bouteille de vin (0,008 €).



CONCLUSION,



Pouvons-nous répondre sans ambigüité que l’activité Vins du Monde est une activité qui répond favorablement au concept du développement durable ?



Dans le cade de notre définition sans aucun doute. Par contre, la consommation de denrées périssables qui doivent être acheminées par avion ne l’est plus en l’état actuel des transports.
Mais voilà, la définition est contestée, non sans justifications, par certains des partisans de la « décroissance
[iii]» qui pense que le bien-être des générations futures ne peut être assuré que dans un système de décroissance (ou plutôt une a-croissance) de l’économie et qui trouvent le concept de croissance continue illusoire au regard des limites des ressources de la planète et qu’il y a même urgence à renter le plus vite possible dans un cycle de décroissance. Pour eux, le concept de développement durable est un oxymore[6].
Dans ce cas, l’économie deviendrait plus locale et il faudrait abandonner sans doute une bonne partie des échanges commerciaux qui ont contribués depuis des millénaires au développement de l’humanité.



Le débat est ouvert. Le blog est fait pour cela alors réagissez à cet article !



PS : Cette étude a été réalisée dans le cadre de la préparation de la société Vins Du Monde à la certification environnementale ISO 14001.




[1] Un tel marché peut exister au niveau national ou international si les droits sont rigoureusement de même nature. Il existe en fait plusieurs bourses à Carbone. Seule l’Union européenne a établi des règles contraignantes alors que les USA, la Chine et la Russie, non signataire du protocole de Kyoto, se sont donc, de facto, exclus de ce système de régulation.

[2] Pour plus de renseignement sur la marché du CO2 consulter « qu’est-ce que le prix » du C02 de Jean-Marc Jancovici : http://www.manicore.com/documentation/serre/prix_CO2.html

[3] Free on Board.

[4] Le prix de la tonne de carbone est de 109 € en Suède actuellement.

[6] On dit qu'une expression est un oxymore (ou dite « oxymorique ») lorsqu'elle met côte à côte deux mots ayant des sens opposés et aboutissant à une image contradictoire.


[i] Origines des données utilisées : Observatoire de l’Energie et Jancovici.
[ii] La vie après le pétrole : De la pénurie aux énergies nouvelles.2005. ISBN-10: 2746706059. ISBN-13: 978-2746706057
[iii] Petit traité de la décroissance sereine. Par Serge Latouche. 2007. ISBN-10: 2755500077. ISBN-13: 978-2755500073.
III La Décroissance pour tous.de Nicolas Ridoux2006. ISBN-10: 2841901556 ISBN-13: 978-2841901555

mardi 5 janvier 2010

LE BU ET LE LU

Après une « si longue absence [1]», les deux Singes en hiver sont de retour. Ils s’étaient absentés pour écrire un livre sur leurs tribulations à travers la planète en quête de ces vins « impossibles » dont ils sont si friands. La parution est prévue en mars, chez un grand éditeur. Nous ne révèlerons pas encore lequel, ni le titre, pour faire saliver. En revanche, nous proposons aux lecteurs de ce blog un concours qui consiste à deviner, ce dernier (le titre pas l’éditeur). Celui qui le trouvera ou s’en approchera le plus gagnera quelque chose qui flattera son goût, que nous avons en commun, pour le vin. Quant à l’éditeur, nous nous le révélerons d’ici peu ; nous voulons seulement faire durer le suspense.
Les deux Singes en hiver sont de retour en inaugurant une nouvelle rubrique en hommage à Claude Lévis Strauss, le grand et dernier anthropologue, mort à près de 101 ans, le 30 octobre 2009. Elle s’appelle Le lu et Le bu, en référence à Le cru et le cuit, premier tome de sa série Mythologies paru chez Plon en 1964, qui fut suivi de Du miel aux cendres (1967), L’origine des manières de table (1968), et L’homme nu (1971).
Les deux Singes en hiver tiennent à profiter de la circonstance pour s’insurger contre la manie d’une poignée d’intellectuels français à faire parler les morts, à les convoquer à des débats auxquels ils ne peuvent pas prendre part et pour cause. Ainsi, Claude Lévis Strauss n’était pas encore inhumé qu’il était cité abondamment dans le débat sur l’identité nationale alors que de son vivant il s’était gardé de se prononcer à ce sujet. Il a fallu quelques voix fortes, heureusement il y en a encore, pour mettre fin à cette pratique qui s’apparente à un abus de confiance. Nous, nous ne lui ferons pas dire ce qu’il n’a pas dit. Nous nous contenterons de citer ce jugement : « Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses, c’est celui qui pose les vraies questions. »
Cette rubrique portera, comme on le devine aisément, sur nos lectures relatives au vin, avec parfois quelques escapades hors de ce domaine de prédilection, si le sujet en vaut vraiment la peine. Nous l’entamons donc par les quatre titres suivants :


- Les 100 mots du vin, Gérard Margeon, Que sais-je ? Puf, août 2009, 9 euros
- Le désir du vin. A la conquête du monde, Jean-Robert Pitte, Fayard, février 2009, 25 euros
- Le voyage insolite de l’amateur de vin, François Morel, Kubik éditions, 2006, 35 euros
- Romanée-Conti 1935, Kaikô Takeshi, traduit du japonais par Anne Bayards-Sakai et Didier Chiche, Picquier pche, 1996, 5 euros


N’ayez crainte, nous n’allons pas vous infliger de longs laïus à leur propos. Les critiques qui réécrivent les livres nous insupportent. Nous voulons simplement vous inciter à les lire parce qu’ils nous ont vraiment plu et donner une ou deux raisons qui ont fait qu’ils nous ont séduits. N’y voyez pas non plus un renvoi d’ascenseurs entre écrivains, entre confrères, parce que d’abord, les deux Singes ne se prétendent pas être écrivains après avoir commis juste un modeste ouvrage, parce qu’ensuite nous n’avons aucune prétention à exercer le magistère de prescripteurs de livres. Nous aimons seulement partager ce que nous aimons.

A tout amateur honnête

Le premier, « Les 100 mots », est l’ouvrage indispensable à tout honnête amateur de vin. Son auteur, chef sommelier des restaurants d’Alain Ducasse, dirige également les ateliers Sommellerie du centre de formation ADF, donc sa compétence est patente, résume avec une grande clarté, avec une précision digne d’un orfèvre ou d’un horloger, tout le savoir de l’œnologie qu’on ne peut ignorer si l’on se targue d’avoir un amour fou pour le nectar de la vigne.
Le premier mot défini est en fait une expression : 45 secondes. Ce laps de temps post-dégustation est recommandé à tout amateur « qui doit faire son choix avant d’acheter ». Il se termine par le mot « vinification ». Entre les deux, ont trouve par exemple cave coopérative, demeter, eau (oui, bien le mot eau à propos du vin), foire aux vins, soleil, soufre, etc…On apprend que la vigne est une liane. On peut lire que « sans un terroir viticole de qualité, inutile de prétendre à la production d’un vin d’équilibre. La main de l’homme et sa connaissance ne pourront que combler en partie certaines déficiences »
Enfin, il énonce une vérité qui mérite d’être répétée à satiété à propos du vin : « De tout temps, les hommes ont apprécié ce breuvage (…) parce qu’ils ont trouvé dans le vin, plus que dans tout autre produit comestible, une diversité de qualité et une saveur inégalée. » Nous pouvons diverger, vous lecteurs et nous Singes, sur bien des sujets mais sur ce point nos avis sont sans conteste unanimes. Oui, le vin c’est « une saveur inégalée ». Indirectement on revient à Lévis Strauss, sous l’autorité duquel est finalement placée cette rubrique. N’était-il pas le théoricien de la diversité humaine et aussi de ses invariants qui donnent au genre humain son unité par delà les apparences ? Le vin est le reflet, le témoin indiscutable, de cette complexité humaine.
- Donc Les 100 mots, un ouvrage indispensable.
- Trois godets décernés par Vins du monde.
- Plus les félicitations des deux Singes en hiver.


Une somme


« Le Désir du vin » est une somme. Une fois lu, on sait tout de l’histoire et de l’avenir du vin. Son auteur, Jean-Robert Pitte, est un géographe-historien, membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, président de l’université Paris IV-Sorbonne de 2003 à 2008. Il est l’auteur de près de 20 ouvrages aux titres aussi variés que ceux-ci, pour n’en citer qu’une poignée qui montre que l’homme est un universitaire éclectique, à l’esprit ouvert donc curieux : Nouakchott, capitale la Mauritanie, Histoire du paysage français, Terre de Castanide, hommes et paysages du châtaignier de l’Antiquité à nos jours, ou encore Gastronomie française, histoire et géographie d’une passion, Le Japon, Le vin et le divin, Jeunes, on vous ment, Stop à l’arnaque du bac. Mais ce n’est pas parce que l’homme fait dans le sérieux que sa plume est indigeste, bien au contraire. La lecture de son livre est gouleyante. En dix chapitres et 329 pages, on a une vue panoramique du vin de son origine à nos jours et travers le monde. Voici quelques titres de chapitres : Le plaisir défendu de l’islam, Luxe, calme et volupté, Une boisson universelle, L’avenir est aux terroirs, Le bonheur de boire du vin.
L’avant-propos nous révèle que la bière est la boisson alcoolisée la plus consommée au monde. Il s’en boit 1,4 milliard hectolitres contre 300 millions de vin, soit en moyenne chaque individu sur terre boit 5 litres de vin par an. Pas mal du tout, mais nous croyons que la consommation des Français qui constitue un des principaux traits de leur identité nationale fausse un peu cette statistique et, quant aux deux Singes, ils sont de loin très, mais très au-dessus de cette moyenne. On apprend que la vigne occupe aujourd’hui 8 millions d’hectares, que le vin donne un emploi à environ entre 3 et 4 millions d’individus sur la planète. Que son chiffre d’affaires mondial représente 120 milliards de dollars (Commentaire des deux Singes : ce n’est pas une bagatelle). Que le chiffre des exportations françaises a représenté en 2007 l’équivalent de 129 Airbus (Alors là les deux Singes en restent sur le cul ; car si, en plus, elle faisait un petit effort commercial comme le font les Argentins ou les Chiliens, la viticulture française pourrait exporter encore beaucoup plus. Elle jouit d’un prestige à nul autre pareil ailleurs dont elle ne sait pas très bien tirer profit).
« Cet essai relève d’une certaine conception de la géographie qui tente de remonter aux sources mentales de la réalité spatiale, dit l’auteur à propos de son livre. Il privilégie les facteurs qui ont contribué à placer le vin au sommet de la culture et donc de l’esprit de liberté de quelques-unes des plus riches civilisations de l’histoire de l’humanité. »
Que ces propos sont doux aux oreilles des deux Singes. Ils se grattent le ventre de satisfaction. Entendre dire ça après quelques foireuses campagnes de dénigrement du jus de la vigne, ça mérite :
- Trois godets.
- Une lecture toute affaire cessante, surtout si on ne veut pas mourir sot.
- Enfin mérite qu’une grande bouteille accompagne la lecture
- Sa lecture constitue un gain de temps formidable. Elle épargne quatre ans d’études universitaires.
- Obligatoire au programme de l’agrégation de géographie.


Un complément au catalogue de Vins Du Monde



« Le voyage insolite » fait partie de la catégorie Beaux livres. Il est très richement illustré. C’est un vrai plaisir de vagabonder en sa compagnie à travers la planète du vin passée et présente. De la coulée de Serrant aux vins du Liban, ils dressent le portrait de cinquante vins. C’est le complément indispensable au catalogue de Vins du monde. C’est un livre indispensable à l’amateur de vin cultivé. Ainsi, la série de portraits se termine sur les vins chinois, comme le Dragon seal, un gamay 2003, « un rouge simple aux notes de petits fruits rouges et de cerise dans style plutôt rustique ».
L’auteur, François Morel, est bien connu dans le monde du vin. Auteur de nombreux livres dont certains chez un éditeur cher aux deux Singes, il est considéré comme « l’encyclopédiste du vin ». Il est le rédacteur en chef de Rouge et Blanc. L’ouvrage manque un peu de cette touche humaine qui reflèterait la personnalité de l’auteur. Le livre est presque trop parfait, un peu froid, et l’auteur un peu trop effacé ; mais c’est le propre de ce genre de livre. A force de vouloir être beau, ils sont un peu trop lisses, un peu comme les pin-up de calendrier. Cela dit, elles sont bien agréables à mater ces pin-up, ce n’est pas les routiers qui nous démentiront. C’est donc un livre a feuilleter, un peu en cachette, comme on parcourait autrefois des ouvrages licencieux, au coin d’un feu de cheminée, un soir d’hiver, bien calé dans un fauteuil club, avec un verre de fine champagne à une main et un havane en bouche. Il mérite donc :
- Trois godets.
- Les félicitations spéciales des deux Singes pour les illustrations et pour le style de l’auteur.
- A être consommer lentement pour mieux le savourer.
- Le froid de cet hiver est arrivé à point nommé à condition d’avoir ce Voyage insolite entre les mains.


La perle


Le romanée-conti 1935, c’est une petite perle, à lire avec délectation, à consommer sans modération, autrement dit à lire et relire jusqu’à plus soif. C’est la découverte par un Japonais de ce grand cru et la révélation de l’enchantement qu’il en a résulté. Voici comment commence le récit : « Un dimanche d’hiver, tard dans l’après-midi, deux hommes étaient assis face à face dans le restaurant d’un gratte-ciel d’acier et de verre. Cirée avec soin, la lourde table en bois de châtaignier, aux dimensions respectables, luisait comme un lac, les veines du bois reflétaient l’ombre d’un vase orné d’une rose. Deux bouteilles de vin étaient posées là, l’une debout, l’autre couchée dans un panier. Ils étaient seuls dans la salle. »
Vous voulez connaître la suite, n’est-ce pas ? Ne soyez pas radin, courrez l’acheter et vous serez vous aussi enchanté. Juste pour exciter encore un peu plus votre curiosité, voilà ce qui est dit du vin : « Ce rouge regorgeait d’une profondeur indicible, et près de son noyau sombre semblait tapi quelque continent, une forêt vierge, un abîme. » Une fois en bouche « on pouvait le rouler, le casser, le briser, jamais il ne s’écroulait. Et quand, finalement, en le faisant glisser vers la gorge, on essayait de percevoir ce que la goutte dévoile au moment de dévaler le ravin, on ne rencontrait qu’une aisance exempte du moindre trouble. » C’est un écrivain japonais qui le dit… c’est un regard venu d’ailleurs, d’une culture étrangère au vin jusqu’à l’ère Meiji. L’auteur a de la plume et l’homme aime le vin, avec passion. A lire en priorité pour savoir comment on peut éprouver un coup de foudre pour le vin.
- Trois godets avec mention plus.
- A recommander en tout lieu, en tout moment, en tout milieu.
- Pour le plaisir solitaire qu’est la lecture.

A bientôt, pour d’autres lectures, si vous le voulez bien. N’oubliez pas, il va y avoir bientôt un concours. Donc soyez assidus et attentifs.

PS : Les deux Singes en hiver ont une primeur. Le mensuel de voyages Ulysse prépare un numéro spécial sur les vignobles du monde pour avril. On en reparlera le moment venu.


[1] Film d’Henri Colpi, 1961, scénarion de Marguerite Duras ee Gérard Jarlot, dans les deux principaux rôles Alida Valli et Geroges Wilson.